Témoignages
« J’attendais mon premier enfant. Une grave malformation cardiaque a été diagnostiquée au 6ème mois… »
Juliette
« Si ça m’arrive, vous donnez tout… »
Catherine
« Je peux témoigner de la beauté des derniers mois de vie, qui sont faits de souffrances physiques et morales, certes, mais de tellement plus… »
Ombeline
« Après 2 à 3 années de vie commune, nous n’avions toujours pas accueilli d’enfant. »
Lors de mon mariage après 2 à 3 années de vie commune, n’ayant toujours pas accueilli d’enfant, nous avons fait un bilan d’infertilité. Après une démarche médicale simple sans résultat, les médecins nous ont proposé une FIV avec toutes les questions et problématiques liées à la conservation des embryons et à la dissociation entre la procréation et l’acte d’amour que cette technique implique. Cela nous a posé problème et nous a fait refuser cette proposition. Cette décision a été plus ou moins comprise par les médecins. Puis, nous nous sommes orientés vers l’adoption, afin de réellement accueillir un enfant et non pas de le fabriquer à tout prix. Les techniques médicales évoluent et tant mieux ! Mais il faut savoir qu’elles doivent être là pour réparer, pour remplacer des cellules des tissus pathologiques, mais jamais pour contourner et modifier un organe ou un corps humain. Et ceci, afin de préserver la condition humaine dans sa nature sans la vouloir nouvelle, éventuellement libérée de ses limites et des contingences d’humanité.
Carine
« Il s’est éteint comme il l’avait désiré, à la maison en soins palliatifs. »
Dominique
« A la naissance, les médecins ont dit que je ne devais pas vivre… »
Claire
« Nous avons laissé notre fille grandir dans mon ventre, au contact de ses sœurs, à l’écoute de la vie extra-utérine… »
Nous avons laissé la vie et la grossesse se poursuivre. Nous avons laissé notre fille grandir dans mon ventre, au contact de ses sœurs, à l’écoute de la vie extra-utérine. Les nombreuses échographies nous ont montré notre fille en pleine vie malgré ses malformations.
Puis, en mars 2017, Judith est décédée in utero. Est venu le temps de comprendre cette fin de vie intra-utérine… Nous avons mis quelques jours à la réaliser, entre son décès et la décision d’aller à la maternité afin de confirmer son décès par une écho.
Nous avons eu le temps de la voir à l’accouchement. L’équipe de la maternité a été extra et a respecté le temps dont nous avions besoin pour la tenir dans les bras avant de l’installer dans son cercueil pour son enterrement.
Que ce soit pour la femme, le couple, la famille ou les 2 grandes sœurs, nous avons tous besoin de temps pour pouvoir faire notre deuil et nous reconstruire avant un nouveau projet de bébé.
Marie-Astrid
« Lorsqu’ils prennent conscience que la fin de la vie se rapproche, les moments partagés avec eux se vivent en vérité et sont sources d’une grande richesse… »
Marie-Céline
« Ce furent les moments les plus intenses, pas tristes uniquement, mais profonds et beaux… »
Evelyne
« Nous sommes comblés chaque jour, malgré des moments parfois difficiles… »
Pauline
« La dernière fois que je l’ai vu, il ne pouvait plus parler mais m’a regardée intensément et avec une immense tendresse, comme s’il avait deviné, compris, et me disait merci. »
Martine
« J’ai été mal reçue par la technicienne de l’échographie qui n’a pas du tout commenté ce qu’elle voyait… »
Isabelle
« J’ai alors exprimé que mon amie avait consigné par écrit le refus de toute manœuvre d’euthanasie… »
J’ai été appelée un week-end pour veiller mon amie transportée à la suite d’un malaise aux urgences de l’hôpital. Là, j’ai été fort bien reçue et informée par le médecin m’expliquant que mon amie était mourante, qu’elle souffrait beaucoup, et qu’une prescription était appliquée de « perfusion sédative pour l’aider ». J’ai alors exprimé que mon amie avait consigné par écrit le refus de toute manœuvre d’euthanasie. Le médecin m’a rassurée en disant qu’il ne s’agissait pas d’euthanasie mais simplement d’un produit sédatif puissant, en aucun cas une injection létale d’ailleurs proscrite par la loi. J’étais bouleversée et on a accédé à mon souhait de rester auprès d’elle pour la veiller. Elle a eu toute la nuit un sommeil agité et respirait bruyamment. Mais je n’ai pas remarqué de signes d’agonie comme j’avais pu en observer tout au long de ma carrière auprès de malades. Au matin, mon amie n’était toujours pas morte et je l’ai quittée dans la journée pour mes obligations familiales. Dans la journée, aucun appel pour m’aviser du décès. Aussi, je suis retournée à l’hôpital pour une 2e nuit de veille… Le médecin et l’infirmière de garde m’attendaient pour m’expliquer que mon amie allait mieux, que la perfusion sédative n’avait pas été renouvelée… En fait mon amie était arrivée à l’hôpital en état de mal épileptique (tumeur cérébrale), la perfusion sédative a fait céder le symptôme et a permis son retour à domicile le 3e jour. De la mort à la vie ! Mon amie est décédée subitement un an plus tard jour pour jour.
Marie-Christine
« On pourrait croire qu’aucun échange n’est possible avec ces personnes lourdement handicapées (…). Mais un simple sourire est déjà le gage d’une relation »
On pourrait croire qu’aucun échange n’est possible avec ces personnes lourdement handicapées. En fait, nous avons en nous les clés pour ouvrir nos cœurs et nos intelligences, et il suffit simplement de bonne volonté pour « engager la conversation. » Evidemment, pas nécessairement avec des paroles, mais un simple sourire est déjà le gage d’une relation interpersonnelle établie sur de bonnes bases. Le toucher aussi est très important, et puis la manière de regarder, de se pencher, d’embrasser, de tenir dans ses bras. Quelle richesse nous offre notre corporéité pour manifester à l’autre qu’il est important pour nous ! Pour l’assurer qu’on ne va pas le laisser tomber sous prétexte qu’il ne parle plus comme avant ! Ou tout simplement pour être présent avec lui dans ce qu’il a encore à vivre…. et à nous apprendre.
Marie (29 ans)
« J’ai 31 ans et suis non voyant depuis l’âge de 3 ans. Je voudrais témoigner que le handicap n’est pas incompatible avec une vie épanouie… »
J’ai suivi les études que j’avais envie de faire, je vais travailler comme n’importe qui… Aujourd’hui, je vis de manière autonome et je suis heureux de vivre.
Cyprien
« Nous ne regrettons pas nos choix, même si ce n’est pas facile tous les jours ! »
Marie-Véronique
« Nous avons eu la chance de connaitre notre enfant avant de connaître son handicap. Nous avons pu ainsi accueillir notre enfant bien plus facilement …»
Finalement, suite à notre persévérance, un diagnostic du Syndrome de Smith-Magenis (SMS) a été posé juste avant son troisième anniversaire. Un moment douloureux, bien sûr, mais surtout mal accompagné.
Aujourd’hui, nous sommes vraiment heureux de n’avoir eu le diagnostic qu’à ce moment-là ! Nous avons pu découvrir notre fils au lieu de l’enfermer sous une étiquette. Nous avons eu la chance de connaitre notre enfant avant de connaître son handicap. Nous avons pu ainsi accueillir notre enfant bien plus facilement … Certes le quotidien n’est pas toujours évident, mais tous nos enfants sont heureux et nous aussi ! Le potentiel de nos enfants est probablement ce que les médecins connaissent le moins bien, avec notre capacité à les aimer de manière inconditionnelle.
Chloé
« Dans l’adoption, tous les professionnels nous alertent sur le fait qu’à un moment ou un autre, notre enfant se posera la question de son origine, de façon plus ou moins violente… »
Hélène
« Nous souhaitions avoir des enfants tout de suite et fonder une grande famille »
Anaïs et Eugène
Ces témoignages ont été recueillis suite à l’appel à témoin
qu’Alliance VITA a lancé aux personnes qui ont été confrontées à des épreuves de la vie (handicap, infertilité, fin de vie, …) dans le cadre de la consultation citoyenne des Etats généraux de la bioéthique en février 2018.