Fin de vie
Ni acharnement thérapeutique Ni euthanasie - Oui au développement des soins palliatifsContexte
Le vieillissement progressif de la population, lié à l’accroissement considérable de l’espérance de vie, a des conséquences majeures sur les grands équilibres économiques (financement des lieux de vie et de la dépendance), mais aussi culturels (solitude croissante des personnes âgées, perte d’autonomie notamment avec des maladies graves type Alzheimer, fins de vie qui durent longtemps, etc).
D’importants progrès ont été réalisés pour soulager la douleur physique et accompagner les souffrances psychiques et spirituelles en fin de vie, notamment avec le développement des soins palliatifs. Certains revendiquent néanmoins une légalisation de l’euthanasie et du suicide assisté, remettant en question la confiance entre soignants et soignés.
Alerte éthique
L’interdit de tuer fondement de la confiance entre soignants et soignés
Face à la surenchère médiatique des promoteurs de l’euthanasie, la fin de vie tend à devenir un sujet de débat tabou où les alternatives à l’euthanasie et au suicide assisté peinent à se faire entendre. Trop de Français croient encore que l’unique façon d’échapper à l’acharnement thérapeutique serait de pratiquer l’euthanasie.
Beaucoup ignorent la réalité des soins palliatifs qui sont des soins actifs délivrés dans une approche globale de la personne atteinte d’une maladie grave, évolutive ou terminale, et qui visent à soulager les douleurs physiques et les autres symptômes, mais aussi à prendre en compte la souffrance psychologique et sociale du patient et de ses proches. Ces soins permettent d’éviter les écueils de l’acharnement thérapeutique et de l’euthanasie.
Acharnement thérapeutique et euthanasie sont des réponses qui, l’une et l’autre, portent atteinte au respect dû aux personnes en fin de vie. Elles portent atteinte à l’interdit de tuer, fondement de la confiance soignant-soigné.
Cadre législatif
Répression de la provocation au suicide
La loi réprime dorénavant toute provocation au suicide et toute publicité en sa faveur.
31/12/1987
Droit aux Soins Palliatifs
Cette loi vise à garantir le droit d’accès aux soins palliatifs.
09/06/1999
Loi Kouchner
Il s’agit d’une loi relative aux droits des malades et à la qualité du système de santé.
02/03/2002
Loi Leonetti
Il s’agit d’une loi relative aux droits des malades et à la fin de vie :
- elle consacre le droit de tout patient de décider de limiter ou d’arrêter tout traitement ;
- elle organise les directives anticipées et le rôle de la personne de confiance ;
- elle insiste fortement sur la collégialité de toute décision médicale importante.
Loi votée à l’unanimité, considérée comme une « troisième voie » à la française, refusant à la fois l’acharnement thérapeutique et l’euthanasie.
22/04/2012
Loi Claeys-Leonetti
Cette nouvelle loi sur la fin de vie instaure un droit à une sédation profonde et continue jusqu’au décès et renforce le caractère contraignant des directives anticipées.
02/02/2016
L’espérance de vie à la naissance pour les femmes. Celle des hommes est de 79,5 ans (écart de 5,8 ans).
millions de personnes âgées de plus de 80 ans en 2015, contre 2,8 millions 10 ans plus tôt.
* Source Insee – Bilan démographique 2017
En 2017…
décès (550 000 en 2011)
%
à l’hôpital
%
à domicile
%
en maison de retraite ou ailleurs.
* Le taux de suicide des personnes âgées augmente est particulièrement élevé. Elles représentent près d’un tiers (environ 3000) des personnes qui se suicident.
Questions éthiques
Fragilisation de la confiance soignant-soigné
L’interdit de tuer et la confiance entre soignants et soignés sont les deux repères éthiques majeurs en fin de vie, dans le cadre d’une culture de la vulnérabilité qui met au centre des décisions médicales le respect absolu de la dignité des personnes fragiles et dépendantes.
Le manque de moyens en soins palliatifs
Les soins palliatifs ont été développés depuis plus de 20 ans, mais doivent encore être améliorés. D’après les derniers rapports, environ 60% des personnes en fin de vie nécessiteraient un accompagnement palliatif : parmi elles, la moitié seulement en bénéficieraient à l’hôpital, au domicile ou en maison de retraite. Pour amplifier le plan national 2015-2018 actuellement en cours de déploiement, mais insuffisamment doté, il faudrait préparer dès cette année un plan d’au moins 300 millions d’euros.
Les ambiguïtés de la dernière loi fin de vie
La loi Fin de vie du 2 février 2016 contient des ambiguïtés dangereuses et des risques de dérives vers des fins de vie provoquées, par des sédations abusives à but euthanasique non-avoué. A la demande de patients, de leurs proches ou même à l’initiative de médecins eux-mêmes, le risque est d’ouvrir la porte à des formes directes ou indirectes d’euthanasie et/ou de suicide assisté.
Les dérives éthiques dans les pays étrangers
Dans les rares pays qui ont légalisé l’euthanasie, en particulier la Belgique et les Pays-Bas, les dérives graves se multiplient : hausse constante du nombre officiel de personnes euthanasiées, sans pour autant mettre fin aux euthanasies clandestines ; accès de plus en plus élargi, y compris aux personnes dépressives ou démentes, aux enfants mineurs ; rôle contestable des commissions de contrôle ; débats actuels pour élargir l’euthanasie aux « personnes fatiguées de vivre » après 70 ans, etc.
Recommandations VITA
Maintenir l’interdiction de l’euthanasie et du suicide assisté.
Amplifier le plan national de soins palliatifs 2015-2018 actuellement en cours de déploiement, en consacrant dès cette année un plan d’au moins 300 millions d’euros dans les infrastructures et la formation.
Promouvoir les actions de solidarité intergénérationnelle et le soutien aux aidants familiaux afin de lutter contre l’isolement des personnes âgées, leur perte d’autonomie, leur sentiment d’être parfois « de trop » pour leurs enfants ou la société.