FIV 3 parents

 

Contexte

Pour pallier la transmission de maladies présentes dans l’ADN mitochondrial d’une femme qui désirait avoir un enfant, les scientifiques ont mis au point une nouvelle technique de Fécondation In Vitro : la « FIV-3 parents ». Cette technique, également appelée  « technique de remplacement mitochondrial », utilise deux ovules (celui de la mère + celui d’une donneuse) et un spermatozoïde pour concevoir in vitro un embryon puis l’implanter dans l’utérus de la femme.

FIV 3 parents : comment ça marche ?

La technique dite de « Fecondation In Vitro à 3 parents » repose sur l’intervention d’un tiers : une donneuse d’ovocyte avec des mitochondries saines.
Dans l’application, elle peut se faire selon differentes méthodes qui consistent principalement à prélever le noyau de l’ovocyte de la mère (contenant les chromosomes) et à l’introduire dans l’ovocyte de la donneuse, dont on a retiré le noyau.

Or, les mitochondries présentes dans l’ovocyte contiennent aussi de l’ADN, appelé ADN mitochondrial (ADNmt) distinct de l’ADN contenu dans le noyau (chromosomes). Cet ADNmt est impliqué dans le bon fonctionnement de la mitochondrie.
Finalement, cette fécondation fait ainsi intervenir l’ADN de 3 personnes différentes : la mère, la donneuse et le père.

Alertes éthiques

La technique dite « FIV 3 parents » pose d’importantes questions éthiques.

Bien que la FIV 3 parents soit interdite en France, l’Office Parlementaire d’Evaluation des choix Scientifiques et Technologiques (OPECST) a recommandé que soit étudiée l’ouverture de cette technique lors du réexamen de la loi bioéthique et que le sujet soit débattu lors des états généraux de la bioéthique.

Or, cette technique pose d’importantes questions éthiques.

Elle fait intervenir dans la conception de l’embryon humain l’ADN de trois personnes différentes : la mère, la donneuse d’ovocyte et le père. Pour l’enfant ainsi conçu, cela n’est pas sans conséquence. Génétiquement modifié dès la conception, il reste le cobaye à vie de cette technique et voit sa filiation éclatée.

En 2016, un bébé conçu par FIV-3 parents est ainsi né, en dehors de tout radar éthique. Malgré ces manipulations génétiques, les chercheurs qui ont participé à sa conception ont révélé par la suite que cette technique n’avait pas empêché la transmission des mitochondries maternelle anormales.

Mais une autre finalité semble se cacher derrière cette technique : celle de vouloir « rajeunir » les ovules des femmes en utilisant des ovocytes de donneuses plus jeunes. Ainsi, en Ukraine, l’utilisation de la FIV 3-parents a été expérimentée sur plusieurs femmes dans ce but.

Cadre législatif

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La Convention d'Oviedo

La Convention d’Oviedo sur les droits de l’Homme et la biomédecine, du Conseil de l’Europe, précise qu’ « une intervention ayant pour objet de modifier le génome humain ne peut être entreprise que pour des raisons préventives, diagnostiques ou thérapeutiques et seulement si elle n’a pas pour but d’introduire une modification dans le génome de la descendance » (art 13). La France l’a ratifiée.

04/04/1997
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La déclaration universelle de l'UNESCO

La déclaration universelle de l’UNESCO sur le génome humain et les droits de l’homme précise que les interventions sur les lignées germinales sont une pratique contraire à la dignité humaine

11/11/1997
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Grande Bretagne autorise la FIV 3 parents

La Grande-Bretagne a été le premier pays du monde, en 2015, à autoriser la FIV 3 parents, après des années de débats contradictoires et de nombreuses alertes de scientifiques.

2015

Questions éthiques

FIV 3 parents :

quid du principe de précaution ?

Cette technique n’est pas sans risque pour l’enfant. Son innocuité n’est pas démontrée et fait de l’enfant le cobaye à vie de la technique qui l’a créé. De plus, les modifications génétiques réalisées à ce stade de développement seront transmissibles aux générations suivantes, uniquement par les femmes, avec des conséquences imprévisibles.

FIV 3 parents :

Quelle reconnaissance de la filiation ?

Cette technique fait fi du principe anthropologique de la parité originelle homme-femme dans l’engendrement. Il nie l’importance de l’ovocyte maternel pour la construction embryonnaire et les particularités du « dialogue » entre l’ADN nucléaire et l’ADN mitochondrial (ADNmt). Il pose la question du statut pour la donneuse d’ovule et de ses droits compte tenu de son rôle dans la conception de l’enfant.

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Recommandation VITA

Maintenir l’interdiction de la FIV 3 parents en France.

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